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Le Pavé dans la Mare

La chronique du "Pavé dans la mare"

En cette période compliquée mais pas insoluble, notre sulfureux "Pavé dans la mare" nous apporte humour, réflexion, poésie, culture et..... Prise de conscience ? Bonne lecture.


AVERTISSEMENT : Plusieurs marques et auteurs seront évoqués voire cités dans les lignes qui vont suivre. La rédaction nie tout intéressement ou perception de rétribution sous quelque forme que ce soit subséquemment à la parution de ce billet.


TOUT VA TRES BIEN MADAME LA MARQUISE


CHARADE :

On s’empare de mon premier.

On se pare de la supposée légitimité de mon second.

Mon troisième dit tout.

Mon quatrième ne dit rien.

Mon tout est composé de cinq syllabes qui procurent le grand frisson, l’extase.


J’ai nommé : LA COMMUNICATION


Communication, la fée verte de notre XXIème siècle hyper-connecté qui, à l’instar du sulfureux spiritueux, se voit parée d’une aura quasi mystique.

Son omniprésence, son omnipotence, son omniscience me posent questions.

S’agit-il d’une nouvelle religion avec son lot de Messies, de prêtres et de dévots ?

Qui la maîtrise détient-il la clef des mystères de l’Univers connu et inconnu ?

Quant aux effluves enivrants qu’elle dispense aux quatre vents, ont-ils pour effet de faire de nous, pauvres Humains faillibles, des « Ulysse » succombant au chant des sirènes ?


Las, je m’égare.

Revenons-en à nos moutons de Panurge et tâchons de dévoiler les charmes de la Belle.


« Chéri(e), les poubelles ! »

Aussi succincte soit-elle, cette injonction, puisque c’en est une, n’en reste pas moins communication.

Elle est certes réduite à sa plus simple expression, mais toutes ses composantes sont bel et bien présentes.

On la dit même « interpersonnelle » puisqu’il est à supposer que nous ne sommes en présence que de deux acteurs.

Nous avons donc :

- Un émetteur, l’individu A

- Un récepteur, l’individu B

- Un outil ou canal de communication, la parole dans le cas présent

- Une intention, le message émis par l’individu A qui, une fois interprété par l’individu B, sera, en toute logique, suivi d’action, action qui sera effectuée par ce même individu B

Convenons-en, bien que lisible, cette communication est, à tout le moins, laconique.

Le « credo » en vogue chez une bonne majorité de nos élus étant l’amélioration de leur communication, procédons à l’amélioration de notre injonction.

Voici ma proposition :

« Mon tendre Amour, sans vous commander, n’étant pas en mesure de le faire moi-même, il me serait agréable que vous vous chargiez de déplacer le conteneur à détritus vers l’emplacement dédié sur la voie publique car, comme vous ne l’ignorez pas, les préposés au ramassage des ordures ménagères, coucous Suisses s’il en est, œuvreront demain à 07H53 précises et nous ne saurions souffrir la promiscuité d’avec le tas d’immondices que ne manquera pas de générer la semaine de consommation courante d’un ménage moyen, ménages moyens dont nous comptons parmi les représentants. » - fin de citation –


Et là, je vous ai perdu !


Si elle gagne en précision, jusqu’à la nausée je le concède, notre communication perd en efficacité par manque de sobriété.

Un entre deux moins péremptoire et plus efficient devrait pouvoir nous satisfaire.

A vos plumes, vous avez deux heures !


L’amour est enfant de Bohème : Pimp my volatile !

Si l’on peut agir sur le message lui-même, il est également possible d’agir sur le canal de communication.

Prenons une vulgaire feuille de choux moribonde à l’aspect aussi réjouissant qu’un dimanche après-midi pluvieux passé sur le quai d’un port de marchandises donnant sur la mer Baltique.

Rendez la aussi sexy qu’un toréador en habit de lumière et le tour est joué, le vilain petit canard devient cygne majestueux : couverture cartonnée, papier glacé, illustrations en couleur, jeu-concours etc…

Laissez la magie opérer.

Le chaland, papillon attiré par la lumière, ne manquera pas de se jeter sur cette publication, publication qui, tel le phénix, renaitra de ses cendres.

Puisque l’on parle de phénix, le ramage se rapporte-t-il au plumage ?

Hélas, rien n’est moins sûr. Le contenu s’apparentera bien souvent au vide situé entre les deux oreilles de notre toréador. C’est le syndrome de la Ferrari équipée d’un moteur de 2CV.


Comme vous venez de le lire, si vous êtes arrivés jusqu’ici, « améliorer sa communication »n’a que peu de sens et l’on accorde bien trop de pouvoir à cette formule ésotérique.

En matière d’ésotérisme, il semble exister une autre manière d’améliorer sa communication :

La troisième voie.


L’absente* : « The Sound of Silence »

Simon and Garfunkel n’auraient pas renié cette troisième voie qui fait des émules dans notre classe politique.

Elle consiste à noyer d’informations une absence d’information, tout en sachant qu’une odeur de saumure reste somme toute assez tenace. Plus clairement, il s’agit de la maîtrise du paradoxe suivant :

Si j’informe à tous vents, donnant l’illusion de la transparence, en omettant sciemment ou pas des informations, qui pourra supposer que je n’informe pas ? C’est assez risqué (pour notre émetteur qui n’émet pas) si d’aventure la manœuvre venait à être éventée, mais quelle dose d’adrénaline !

Ce pourrait-être le journal de chasse de Louis le seizième un beau jour de 14 juillet 1789 !

On a coutume de dire que la nature déteste le vide.

A charge pour vous de laisser votre nature profonde combler les vides.

Vous pouvez également vous laisser surprendre par un entrefilet de quelques lignes dans un quotidien régional.

Quant à déterminer les motivations de cette « absente », laissez vagabonder votre imagination, elle apportera certainement plus de poésie à la triste réalité.

Ah, professionnalisme, quand tu nous tiens !


*NDLR : Vous noterez la subtilité du jeu de mots et la référence à la poétique Fée verte du début de texte – L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ.


Le Pavé dans la mare

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